DESCRIPTIF
DE L'ATELIER
:
Atelier
de création
de peinture-murale, de fresque,de
panoramique,de
trompe
l'oeil,de
tableaux. Réalisation de murs peint et de
décoration ornementale.L'atelier se situe
à Paris
(idf
France Europe).
En
création de peinture-murale, fresque: L'atelier
propose de la conception à la réalisation du
projet sur site.De nombreuses techniques en
peinture-murale sont
pratiquées. De la
détrempe technique à la tempéra
,la fresque sur enduit de chaux, ,l'acrylique,
la
peinture
à l'huile, et les techniques avec des
résines
modernes (alkyde)...les compositions vont de
scènes complexes avec des personnages au
trompe
l'oeil,le
panoramique,le paysage .Les fresques,murs
peint,panoramiques,trompe
l'oeil,peinture-murale s'intègrent aussi bien dans
les
batiments publics que
dans les
appartements privés .La
peinture-murale se réalise aussi sur les plafonds (plafond
peint).Pour la composition nous pouvons créer un sujet
original
ou reprendre une peinture-murale,fresque ancienne.
En
restauration/restitution de décor
peint,fresque,peinture-murale: L'atelier
prend en charge la restauration/restitution de
décors peints
(peinture-murale) quel que soit la technique, ancienne ou
moderne:fresque,huile,détrempe,acrylique....
(Restaurateur,restauratrices intervenants)
Copies
de tableaux: Réalisation
de copies de tableaux
,peinture
de toutes les époques. et de
toute dimension.
Oeuvres
originales: Conception et réalisation
de portrait d'après
modèle,nu,nature-morte,paysage...Voir
le site :
http://www.peinture-murale.com
Cours de peinture:
L'atelier organise des cours de dessin,peinture,sculpture
en cours collectifs .Préparation aux
écoles d'art
et de restauration INP (IFROA),MST,Ecole d'Avignon. L'atelier propose
aussi des stages en formation professionnelle à la demande
d'entreprises.
Les techniques abordées sont :la
détrempe,la
tempéra,la
technique mixte,la
cire encaustique,l'huile,
l'acrylique,les résines modernes tel que l'alkyd.
Les cours se déroulent à l'atelier par groupe de
6 personnesLes
stages
de
formation professionnelle concernent la fresque, la peinture murale
aussi bien à détrempe,tempéra,huile...
LA FRESQUE:
Article d'origine: http://fr.wikipedia.org/wiki/Fresque
copyright GFDL
Le terme fresque
est souvent utilisé improprement dans le langage courant
pour désigner la peinture murale en
général et plus rarement la technique. Le mot fresque
vient de l'italien « a
fresco »
qui signifie « dans le frais ».
C'est une technique particulière de
peinture murale dont la réalisation s'opère,
avant qu'il ne soit sec,
sur un enduit,
appelé intonaco.
Le fait de peindre
sur un enduit qui n'a pas encore séché permet aux
pigments
de pénétrer dans la masse, et donc aux couleurs
de durer plus longtemps
qu'une simple peinture en surface sur un substrat. Son
exécution
nécessite une grande habileté, et se fait
très rapidement, entre la
pose de l'enduit et son séchage complet.
Étapes
de la fresque
La
création du mortier (entre
5 et 6 cm appelé Arriccio) ]
Sur un mur, sain et
robuste, l'artiste prépare un mortier à base de
chaux et de sable, qu'il étale par la suite en le laissant
rugueux
(d'où son nom "arriccio"). Le choix de la chaux comme
mortier n'est pas
seulement dû à ses qualités artistiques
mais à ses grandes capacités de
conservation des pigments.
L'enduit est
constitué de sable (silice) et de chaux en proportions
variables (on ajoute plus ou moins de chaux en fonction de la finesse
voulue pour l'enduit). La dernière couche est
constituée à parts égales
de chaux et de sable (c'est la couche la plus lisse et la plus fine).
On fait
généralement trois couches d'enduit successives.
Chaque pose
doit être séparée de quelques heures
dans un ordre décroissant de
temps. La première couche doit être faite
plusieurs jours avant le
départ de la peinture, la seconde la veille et la
dernière en moyenne
12 h avant. La période, pendant laquelle l'artiste peut
peindre, se
situe sur un intervalle très court de quelques heures.
L'esquisse
Après
séchage, l'artiste esquisse au charbon la figure voulue.
Puis
à l'aide d'ocre et de sinopia (couleur à base de
terre rouge),
l'artiste ombre et précise les contours.
Préparation
de l'enduit
(couche d'environ 5 mm appelée Intonaco)
Après
avoir esquissé la figure voulue, l'artiste applique sur
l'arriccio sec (chaux totalement carbonatée), mais
profondément
humidifié au préalable, l'intonaco, enduit
à base de chaux aérienne,
lissé à la truelle (longue et fine
appelée "langue de chat"). C'est lui
qui recevra les tons de couleurs, d'où "intonaco". L'artiste
doit
prévoir la quantité suffisante à une
journée de travail (cette surface
entre 1 et 4 m² est appelée "giornata" ). En effet
la peinture doit
être réalisée sur l'enduit encore
frais. La préparation de la chaux est
complexe car différente suivant la couche à
enduire et doit être
travaillée à la main et non via une
bétonnière. L'utilisation d'une
gâche est alors obligatoire.
Si la surface
à peindre est importante, il est indispensable que les
maçons et peintres travaillent ensemble mais dans des
sections séparées
du mur. C'est le maçon qui en général
indique au peintre que le mortier
est prêt et la technique pour le déterminer est
simple mais repose
uniquement sur l'expérience de celui-ci ; le
mortier doit encore être
humide et ne plus coller au doigt ; la peinture pourra alors
recouvrir
le mortier sans trop le pénétrer pour perdre de
son intensité, on dit
que le mortier est "amoureux".
La
peinture
La peinture est
préparée à l'aide de pigments naturels
tel que les
oxydes métalliques ou des terres. La préparation
de pigments naturels
se fait par pilage des cristaux et mélange avec de l'eau de
chaux.
L'eau de chaux est l'excès d'humidité qui se
dégage de la chaux qui a
été préalablement mise au repos. La
peinture à fresque demande des
pigments spécifiques, tout pigment utilisé pour
la peinture a secco (à sec) ne convient
pas toujours au procédé a fresco.
Ceci explique que certains morceaux colorés disparaissent
plus vite que
d'autres (et le noircissement de certaines des fresques de saint
François d'Assise, pour lesquelles le peintre a
utilisé du blanc de
plomb)…
Les pigments
réagissent avec la chaux et pénétrent
en profondeur
tant que le mélange n'est pas encore sec (chaque zone est
appelée giornata
car elle devait être pigmentée dans la
journée). Ce
procédé ne permet pas de faire de grandes
surfaces au
départ.
La peinture
s'effectue rapidement, le peintre est adroit et précis,
chaque erreur est le plus souvent irréparable. La peinture
est le plus
généralement commencée en haut
à droite de la surface peinte afin que
les coulures et les éclaboussures ne
détériorent pas le travail
déjà
effectué.
Auparavant le peintre
effectue une première couche de peinture au
"Verdaccio" ombrant et entourant les esquisses
réalisées au préalable
sur l'ariccio. Il peut également reporter son dessin
préparatoire à
l'aide de 2 techniques :
- le poncif (les grandes lignes du travail,
dessinées sur feuille,
sont percées de petits trous au travers desquels on fait
passer l'ocre
contenue dans une poncette)
- le calque gravé (les grandes lignes du calque
sont reportées par gravure sur l'intonaco)
L'intérêt
de la
fresque
La peinture
à fresque conserve plus longtemps les couleurs que la
peinture sur support classique.
Premièrement l'enduit étant frais, les couleurs
s'imprègnent dans
l'intonaco, deuxièmement, l'intonaco contient une substance
appelée
calcin qui, durant le séchage de l'enduit, migre vers la
surface et se
superpose à la peinture créant ainsi une couche
protectrice. Cette
réaction chimique, appelée carbonatation (par
évaporation de l'eau de
l'enduit, le gaz carbonique de l'air se combine avec l'hydroxyde de calcium
de la chaux pour former une pellicule de carbonate de calcium,
le calcin), est caractéristique de la peinture à
fresque et lui confère
cohésion et dureté. Pour renforcer celle-ci le
peintre passe sur la
surface colorée la "langue de chat", un certain temps
après avoir posé
sa couleur, et, entre chaque couche pigmentée, l'eau remonte
en surface
et dépose le calcin, c'est pour cette raison que certaines
fresques
paraissent polies.
Les fresques
étaient
polychromes mais les problèmes du coût des
pigments
limitaient souvent le nombre de couleurs. À Saint-Savin
dans la Vienne par exemple, on trouve quatre couleurs sauf dans le
chœur où l'on rajoute du bleu plus cher sur une
surface moindre. L'eau
par exemple était souvent peinte en blanc et mise en
évidence par des
traits ondulés.
La
fresque hier, aujourd’hui
et demain
À Lascaux
déjà, les pigments
sont fixés sur les parois, comme dans une fresque, par une
croûte de carbonate de calcium formée au cours des
siècles. Au néolithique, on
peint sur un enduit blanc sec (souvent du gypse). Vers 2500 av. J.-C.
en Mésopotamie et en Égypte
apparaissent les premiers fours à chaux, qui permettront
à la fresque de naître en Mésopotamie
vers 1800 av.
J.-C. et en Crète dés 1700
av. J.-C.. Les écoles asiatiques, les Grecs
et les Romains
développent la
technique. Les formidables fresques de Pompéi
nous prouvent la pérennité du
procédé.
En France,
la technique connaît son apogée dans l’art
roman
qui aime la plénitude, la puissance, la
monumentalité, avec un soupçon
de réserve toutefois ; il est en effet courant
(hélas), que ces
peintures soient achevées à sec. L'abbaye de
Saint-Savin-sur-Gartempe,
la « Chapelle Sixtine de France »
en est le parfait exemple. Le style
gothique réduit les surfaces planes en favorisant la
lumière et la
fresque disparaît, cependant certaines églises
modestes telle Sillegny en Lorraine
présentent de nombreuses fresques.
En Italie
au contraire, au temps de la Renaissance,
de Giotto à Michel-Ange,
c’est
un âge d’or, mais, dès le XVIe siècle,
l’éclat et le modelé d’un
nouveau procédé concurrence la fresque :
la
peinture à l’huile. La peinture murale
décline lentement et
inexorablement. Au XIXe
et au début du XXe siècle,
quelques artistes nostalgiques d’un art monumental essaient
de faire
revivre la fresque – avec des succès
très inégaux. Les réalisations de Diego
Rivera au Mexique,
de Ducos de la Haille au Musée des Arts Africains et
Océaniens à Paris,
ou de divers peintres en Sardaigne
(notamment à Orgosolo)
prouvent l’intérêt d’une
conception moderne de cet art.
Aujourd'hui[1],
on peut trouver un enseignement technique dans certaines
écoles d’art,
des stages, des traités techniques comme ceux de
Baudoüin[2],
Petresco, Prieur.
Le plus grand
obstacle est le manque de commande. La fresque, art
public et social depuis des millénaires,
n’intéresse plus les pouvoirs
publics. La mode urbaine des « murs peints »
a recourt à d’autres techniques comme
l’acrylique. La fresque trouve
donc un refuge dans les maisons des particuliers qui savent
apprécier
sa résistance, sa luminosité, sa
beauté intrinsèque.
La renaissance de la
fresque nécessiterait la formation des
artistes, des commandes privées et publiques mais surtout la
conscience
d’un art accessible et inégalable qui nous vient
des origines de
l’humanité.
Sont connues comme
les plus vieilles fresques de France
et d'Europe :
- Les fresques de Giotto dans la Basilique
supérieure de Saint-François à Assise et dans la Chapelle des Scrovegni
de l'Église de
l'Arena à Padoue,
(fin du XIIIe siècle
et début du XIVe siècle),
classées sur la Liste du patrimoine mondial de l'Unesco.
- les fresques de l'Histoire de la Vraie Croix
de Piero della Francesca
dans l'église Saint-François à Arezzo.
- les fresques des voûtes et la fresque du Jugement dernier peintes
par Michel-Ange pour la Chapelle Sixtine au Vatican
-
3.2. Bas Empire,
haut Moyen
Age, Byzance... |
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La fin de l’empire romain, jusqu’au
haut Moyen Age, est
caractérisé par une simplification de la technique, le point
de départ, théorique du moins, restant la peinture à
fresque. On observe alors un enduit de moins en moins épais, et
un lissage de la surface qui a tendance à disparaître progressivement.
Par ailleurs, bien que les artistes de cette époque
se réfèrent
toujours plus ou moins aux théories de Vitruve, leur technique est
moins bien maîtrisée, et on observe de nombreuses variantes,
avec souvent d’importantes parties traitées à sec, ou sur
un enduit déjà en partie séché. Il se peut
aussi que l’artiste, ayant préparé une surface trop grande
d’enduit, ne puisse exécuter la peinture à fresque sur la
totalité ; dans ce cas il peut soit utiliser un liant (colle) et
donc peindre à la détrempe, soit remouiller l’enduit, pensant
ainsi se ramener au cas de la peinture sur enduit frais, donc mouillé
; ce qui est faux, puisque dans ce cas la carbonatation, irréversible,
a déjà eu lieu, et la cohésion caractéristique
de la vraie fresque ne se produira plus. Il en résultera une peinture
de qualité et de solidité moindres.
Toutefois, le dessin préparatoire subsiste dans la
plupart des
cas.
Ces techniques, dérivées de la fresque, donnent lieu
à
de nombreuses variantes selon les pays. En Italie et à Byzance,
on observe une certaine persistance de la fresque, même si elle
commence
à différer sensiblement de la peinture pompéienne,
alors que plus au Nord et notamment en France, il semble qu’on assiste
davantage à des exécutions à la détrempe, du
moins sur une partie importante de la peinture. La technique évolue
ainsi insensiblement vers celle de la peinture romane.
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Exemples :
Beauvais, cathédrale (fouilles) ;fragment de
peinture romaines
tardives (5e s.) mis au jour en 1975 ; les analyses n’ont pas
révélé
de liant organique (observation à prendre avec réserve, compte
tenu des moyens restreints utilisés à l’époque), et
la stratigraphie, simple, pourrait se rapprocher d’une peinture
romaine,
en moins élaboré (pas de lissage de la surface, etc.)*.
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Peinture carolingienne
de Chauvigny (86),
St Pierre les églises (8e s.) :
la stratigraphie est celle que l’on retrouvera dans
de nombreuses peintures
médiévales, c’est-à-dire relativement simple avec
un enduit de chaux et sable assez grossier. Les produits organiques
n’ont
généralement pas pu être mis en évidence sur
ce type de peinture, en raison de nombreuses interventions (refixages,
repeints, etc. ) conduisant à un « masquage » d’un liant
éventuel. Néanmoins, il pourrait s’agir d’une technique dérivée
de la peinture romaine, en plus grossier, avec, comme presque toujours,
des rehauts à sec.
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sommaire
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3.3.
Epoque romane |
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La technique employée à l’époque
romane n’est pas uniforme et varie, ici encore, avec les périodes
et les pays, comme pour l’époque précédente. Les sources
techniques sont encore moins nombreuses ici que pour l’Antiquité.
Le principal traité est celui du moine Théophile, au 11e
siècle, qui décrit avec une relative précision la
plupart des techniques à mettre en œuvre dans les différents
arts (De diversis artibus), concernant peinture, vitrail,
etc.).
Ici encore, la référence de base reste, dans l’esprit du
moins, la technique de la fresque, considérée comme le mode
« normal », avec sa caractéristique principale, héritée
des romains, à savoir l’exécution sur un enduit frais. Si
cela n’est pas le cas, on peut – selon Théophile - mouiller le mur,
afin de se retrouver – en théorie, mais on a vu qu’il n’en est rien
– dans le cas d’un enduit frais. On peut encore appliquer une peinture
à la chaux sur un enduit sec. La chaux sert alors de liant en se
carbonatant au contact de l’air, mais la qualité n’est évidemment
pas celle de la vraie technique a
fresco.
Une persistance de la technique d’origine est le dessin préparatoire,
qui lui est en principe toujours effectué sur enduit frais. On va
donc, dans de nombreux cas, retrouver dans les peintures romanes cette
caractéristique.
Si en Italie, on observe en moyenne une certaine
persistance de la fresque,
plus ou moins habilement réalisée, en France et au Nord des
Alpes, les peintures romanes présentent une grande variété
de techniques, en fonction de divers facteurs : région, époque,
influences, connaissances de l’artiste ou de son équipe, etc.
En ce qui concerne l’usage de liants, il y a lieu de
remarquer que dès
le 12e siècle, certains auteurs, principalement un auteur français,
Pierre de Saint Audemar, mentionnent la possibilité d’utiliser des
matériaux organiques : non seulement la colle (détrempe)
mais même l’huile. Nous verrons que cette technique n’est pas absente
des peintures murales du Moyen Age. Les textes mentionnent également
la possibilité d’utiliser des liants différents selon la
couleur, certains pigments – les artistes le savaient – ayant des
propriétés
d’interaction avec les matériaux organiques (par exemple le blanc
de plomb a des propriétés siccatives pour les huiles ; il
y sera souvent associé). Ainsi, pour certaines couleurs (bleu,
viridian),
on peut, selon Théophile, appliquer le pigment avec du jaune d’œuf
mélangé à de l’eau.
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sommaire
-
3.4.
Epoque gothique |
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On trouve encore moins d’exemples de
peintures de cette
époque étudiées de façon complète d’un
point de vue scientifique.
Toutefois, un certain nombre d’études récentes
publiées
[13] ou non* donnent quelques indications sur les techniques utilisées,
grâce notamment aux méthodes plus fines développées
au cours de ces dernières années, en particulier la chromatographie
couplée à la spectrométrie de masse et la spectrométrie
IRTF ou dérivées, qui ont permis de mettre en évidence
des techniques utilisant divers types de liants, à base de protéines
ou d’huile. C’est dans le courant du 14e siècle que l’usage de l’huile
commence à prendre une certaine importance dans la peinture murale
(bien que l’idée reçue la plus répandue, concernant
la peinture de chevalet, où l’usage systématique de l’huile
est réputé apparaître, ou tout au moins se généraliser
vers 1430 avec Van Eyck). Cet usage est attesté par plusieurs auteurs,
en France on l’a vu, mais aussi en Angleterre [14] à la cathédrale
d’Ely (1325-1358), en Catalogne à la chapelle de Petralbes, ainsi
qu’en Italie, où Cenini décrit avec précision la technique
pour peindre à l’huile sur un mur. Un document de 1325 des archives
de Turin décrit même une tentative d’utilisation de l’huile
de noix ; nous verrons par exemple que c’est précisément
de l’huile de lin qui a, selon toute vraisemblance, été utilisée
pour les peintures de la cathédrale d’Angers, qui datent de la même
période, comme le montre une étude récente du LRMH*.
On trouve d’ailleurs une autre caractéristique de ces peintures
dans d’autres édifices de la même époque, à
savoir l’exécution directement sur la pierre.
Evolution de la technique au 14e siècle
Comme cela a été déjà évoqué,
l’évolution de la technique picturale se fait parallèlement
à celle de l’esthétique, dont les règles sont bouleversées
à cette époque, notamment par Giotto. Pour résumer
cet important phénomène, on peut dire que l’évolution
de l’esthétique, qui prend en compte des recherches spatiales de
plus en plus complexes, qui acquière par ailleurs une plus grande
liberté dans le mouvement et le style, au lieu de se cantonner dans
des schémas stylistiques rigides comme ceux de la peinture byzantine,
nécessite une plus grande complexité dans la mise en place,
la préparation et l’exécution des scènes. Les étapes
nécessaires à cette élaboration augmentent, rendant
nécessaire et systématique un usage de la sinopia de plus
en plus poussé. On observe donc toujours : un usage généralisé
de la sinopia, un découpage de grandes surfaces en pontate et giornate,
et une finition plus ou moins importante à la détrempe.
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EXEMPLES
Europe centrale : Sopocani (Yougoslavie)
(ci-contre)
Les peintures, datant de la deuxième moitié du 13e siècle,
du monastère de Sopocani, au Sud de Belgrade, sont d’une remarquable
facture antiquisante rappelant incontestablement la fresque romaine. La
technique semble également se référer à la
vraie fresque, puisqu’aucun liant organique n’a pu y être décelé,
et les coupes stratigraphiques montrent une technique simple, avec
présence
de lapis lazuli pour les bleus. On peut voir ici un exemple du
parallèle,
déjà mentionné, entre évolution stylistique
et pérennité de la technique. En l’occurrence, le style,
bien que dans un cadre byzantin, rappelle fortement la peinture antique
par son côté humaniste (genre Pompéi), et la technique,
perpétuée dans l’empire d’Orient depuis l’Antiquité,
reste vraisemblablement très proche de celle de la fresque romaine.
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Angers (France), cathédrale, peintures du chœur.
Ces remarquables peintures (premier tiers du 14e
siècle) ont
été protégées des agressions intempestives
par un badigeon de chaux qui les recouvrait depuis le 16e siècle,
et par des stalles en bois installées dans le chœur au 17e siècle.
Elles ont été progressivement mises au jour au début
des années 80, et ont fait l’objet d’une étude approfondie
par le LRMH [16].
Angers : ci-dessus : vue des
peintures ; ci-contre : coupes
stratigraphiques.
La technique employée ici est très particulière
:
- la peinture est posée directement sur la pierre
[15] ;
- une couche de blanc de plomb est utilisée comme
support de la couche
picturale dans la plupart des zones, mais sert également de pigment
blanc ;
- les pigments comportent une à deux couches, et on
trouve des composés
relativement plus élaborés que ceux observés dans
les époques antérieures, à savoir du minium, du vermillon,
du résinate de cuivre, des laques rouges ;
- enfin, les recherches les plus récentes [16] font
apparaître
la présence probable d’un liant à base d’huile de lin ; c’est
ce que révèle l’analyse par chromatographie gazeuse couplée
à la spectrométrie de masse ; on voit donc ici, comme cela
a été noté plus haut, que l’utilisation d'huile comme
liant en peinture murale apparaît nettement avant sa généralisation
en peinture de chevalet.
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Ci-dessus, à dr. :
coupes stratigraphiques
des peintures de la cathédrale d'Angers, correspondant aux diverses
techniques.
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Fin du gothique
A partir du 15e siècle, parallèlement à la
séparation
progressive de l’architecture et de la peinture, auparavant, on l’a vu,
étroitement intégrées, on assiste à une sorte
de régression de la peinture murale vers un genre plutôt artisanal
et décoratif, avec une systématisation de la technique à
la chaux, la répétition de motifs au pochoir, etc.
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sommaire
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3.5. Renaissance |
Fontainebleau, château, peintures de
la salle de
bal(16e s.) ; vue, coupe stratigraphique |
L’évolution mentionnée
pour
le 16e siècle se poursuit, surtout en Italie, toujours parallèlement
à l’évolution esthétique, qui on le sait, est considérable
à la Renaissance avec le développement de la perspective,
et la liberté des compositions, l’agrandissement des dimensions
des scènes peintes. Cette évolution engendre la nécessité
de préparer d’abord une esquisse à petite échelle
sur papier, puis un agrandissement de celle-ci sur le mur pour la mise
en place de la composition. On a donc une évolution, allant vers
la disparition progressive de la sinopia, et l’on voit apparaître
la mise en place au poncif, c’est-à-dire avec un poinçon
à partir de calques, dont on peut observer les traces sur de nombreuses
peintures de cette époque. On assiste donc à une rupture
avec la technique précédente, puisqu’il y n’y a plus de mise
en place in situ de la composition : la technique d’exécution
va donc évoluer en conséquence, même si cette rupture
s’est faite en réalité de façon continue, et que l’on
peut observer pendant toute une période de nombreuses variantes
intermédiaires [17]. |
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Le XVIe siècle
Pour résumer cette époque, on peut dire qu’on
assiste,
en Italie puis ailleurs, à une rivalité entre la fresque
et les nouvelles techniques à l’huile, techniques donnant aux artistes
des possibilités nouvelles pour le traitement des volumes, des nuances,
modelés, etc. Face à cette concurrence, certains artistes,
comme Michel-Ange [18] et Raphaël, pousseront l’art de la vraie fresque
à la limite de ses performances, mais peu à peu l’usage des
techniques à l’huile influencera les artistes, et on verra de plus
en plus se répandre les nouvelles techniques ; de nombreux édifices
seront désormais décorés à l’huile.
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